«BEFORE THE COURSE »
LE RETRAIT DU DOSSARD : J’avais reçu par courrier une enveloppe venant du NYC Marathon contenant une carte en anglais permettant de retirer mon dossard avec mon passeport. Le retrait était à Jacob Javits Convention Center à l’ouest de Manhattan. Un hall immense. J’ai reçu mon dossard ainsi qu’un sac plastique transparent (pour mettre mes affaires de rechange après course) très rapidement. Ma puce électronique « champion chip » était dans ce sac, nous avons du la programmer auprès d’une hôtesse afin d’avoir quelques temps de passage en direct sur internet (5 kms, semi..) pour ma famille, mes amis en France par exemple. Mon nom et mon numéro de dossard (39948) se sont affichés à l’écran de l’ordinateur. Ça devenait sérieux ! A l’expo. , On pouvait acheter plus de 200 articles de sport allant du T-shirt et sweat shirts aux cravates, casquettes, bonnets, livres. J’ai craqué pour un coupe vent officiel « marathon de NYC 2006 » Je devais également prendre 3 T shirts à l’effigie du marathon à 20$ pour d’anciens marathoniens français. Dans le hall, beaucoup de sponsors étaient installés : Coor light (une bière sans alcool à goûter sur place, une photo souvenir à prendre avec une charmante américaine…) Gatorade (dégustation à volonté de cette boisson délivrée lors du marathon), Powerbar gel (distribution à gogo de ce gel énergétique donné « au Mur » à 30 kms lors du marathon) Smart (eh oui, j’ai vu une voiture exposée), Dannon etc… Sans oublier toutes les grandes marques d’équipement : Asics, Nike, New balance, Adidas etc... Des stands nous proposaient le gravage de la médaille, le cadre et la photo du marathon..A un prix exorbitant ! tout était business… Nous sommes repartis avec pleins d’échantillons… A l’extérieur, un bus gratuit était mis à la disposition des coureurs qui désiraient se rendre chez Paragon (+ grand magasin de sport de New York) Paragon organisait une collation gratuite devant son magasin, dans la rue. Ils sont fous ces américains ! Nous sommes retournés à hôtel déposer nos sacs bien remplis et moi, j’avais la boule dans la gorge parce que j’avais mon dossard et que tout devenait réel. INTERNATIONAL FRIENDSHIP RUN : Le Road Runners Club de NYC et Continental Airlines organisent un footing de 6 kms environ très tôt le samedi matin. Tous les marathoniens internationaux et accompagnateurs inscrits y participent. Le parcours : Départ devant les Nations Unies, First avenue, 46th street et arrivée dans Central Park Un petit déjeuner a été servi à la fin de ce jogging. Saturday, november 4 : 7H00 du matin, dans le hall de l’hôtel Pennsylvania c’est l’effervescence.. Tous les coureurs et accompagnateurs revêtus de leur sweat shirt « France » attendent le départ. Certains portent des perruques bleu blanc rouge, d’autres possèdent des chapeaux pointus tricolores. Nous, nous avions emporté des petits drapeaux français et nous sommes légèrement maquillés. Les Japonais sont mitraillés par les photographes, il faut dire qu’ils sont magnifiques dans leurs kimonos. Un couple va même défilé en habit de noces. La mariée est superbe ! 7H20, c’est le départ vers la New York Public Library pour faire « the photo de famille » (2500 coureurs + famille, amis). Les « staff » de Thomas Cook défilaient devant nous avec de grands drapeaux français. C’était euphorique ! Dominique Chauvelier (4 titres de champion de France de marathon), muni d’un hygiaphone, guidait le troupeau. Sur les marches de la bibliothèque, j’aperçois un français muni d’un casque de pompier. C’est de la folie ! Ça y est, la photo est prise ! Nous descendons tranquillement vers les Nations Unies. En chemin, nous croisons un groupe de musiciens écossais qui n’hésite pas à nous jouer la Marseillaise en cornemuse. C’est super, nous chantons également ! Devant les Nations Unies, nous avons pu prendre des photos avec des policiers new yorkais, nous avons pu monter sur leurs motos, porter leurs casquettes. L’ambiance était bonne enfant. J’ai pris des photos avec des mexicaines, des anglais.. Sur la ligne de départ, des coureurs handicapés et en chaises roulantes attendaient le coup d’envoi. Derrière eux, les drapeaux de tous les pays. Le défilé coloré était long et impressionnant, beaucoup de new yorkais allant au travail nous applaudissaient. Des coureurs vénézuéliens portaient un grand drapeau symbolisant leur pays. Les brésiliens (et brésiliennes, messieurs) étaient les héros de ce jour. A l’arrivée, j’ai pu échanger des T-shirts de course à pied avec des japonais, Suisses…c’était la fête ! Et notre petit déjeuner dans Central Park était bien mérité !
MY CHALLENGE : “RUNNING 26.2 MILES” Il est 3h00 du matin, je suis réveillé par des américains bruyants ou bien c’est le stress du marathon parce que Philippe et Nicolas dorment encore. Je décide de me doucher tranquillement et commence à m’habiller. La veille, j’avais déposé mon « package » sur le sol (ma tenue de course dans un coin, mes affaires de rechange dans un autre au-dessus du sac plastique transparent et ma banane avec mon appareil photo jetable pas très loin). Je suis recouverte de pansements (aux pieds en cas d’ampoules ; à mes épaules, mon soutien gorge de sport m’irrite rapidement). 4h15, je suis avec 2 autres personnes devant la salle pour le petit déj. On discute de marathons et se donne mutuellement des conseils sur la tenue à mettre aujourd’hui. 4h30, la porte s’ouvre, nous sommes installés par table de 10. J’ai pris des pâtes (glucides obligent) du thé et une petite brioche. J’emporte un croissant et une bouteille d’eau (nous ne courrons pas avant 10h10 et je sais que je peux encore grignoter 3h00 avant le départ). Je retourne à ma chambre, Nicolas dort toujours. J’enfile ma chasuble aux couleurs de la France, accroche ma « champion Chip » aux lacets de mes baskets et hop ma casquette. Supertitieuse, j’ai fais mes petites tresses et j’emporte dans ma banane une photo de ma famille ainsi que du sucre en poudre (Pas de ravitaillement solide sur ce marathon, juste un gel énergétique au 30ème km). Phil me prend en photo, me souhaite « good luck ». Un bisou et c’est parti ! 5h15, je prends l’ascenseur (nous sommes au 15ème étage). Dans le hall, d’autres coureurs sortent également de l’hôtel Pennsylvania. Il fait nuit, nous marchons vers New York Public Library, angle de la 5th Avenue et 42nd Street. Malgré que je suis seule (parmi 38 000 coureurs) je n’ai pas peur, j’ai tellement attendu ce moment que mon mental ne me lâche pas. Pour monter dans le bus, nous devons constamment montrer notre dossard. Les derniers bus sont à 6h30, par mesure de sécurité l’accès aux ponts sera fermé à 7h00. Des bénévoles nous « congratule » alors que nous n’avons pas encore fait nos preuves. C’est ça l’Amérique !! 6h20, mon bus (il y aura 700 bus en tout) arrive au Fort Wadsworth. Nous nous penchons dans le bus pour voir le Verrazano Narrow Bridge.
6h30, je suis sur l’aire de pré-course (Staging Area). J’avance tranquillement vers ma zone de départ (les ballons oranges) et fait un petit détour par les toilettes.(ps : 3 lignes de départ sont utilisées : bleue, orange et verte, zone affectée en fonction de notre meilleure performance de course ou celle que nous avons indiquée sur notre bulletin d’inscription) Ensuite, je décide de chercher mon camion UPS (United Parcel Service) afin de déposer mon sac plastique transparent. Mon camion porte le numéro 27 («Corinne, n’oublie pas ce numéro à l’arrivée »). Je porte mon pyjama, mon vieux jogging à jeter au départ de la course et mon sac poubelle noir de 200 L (pour me couper du vent). Il fait froid et j’ai encore 3h50 à attendre sur cette aire. 7h15, je fais la queue pour avoir un petit massage. Ça aide et je n’ai que cela à faire pour le moment. 8h30, je cherche m. Clement et son ami (2 français que je connais). Je me rappelle qu’ils sont en zone bleue. Je passe devant un podium, un groupe de blues chante pour les coureurs installés sur leurs couvertures ou sacs plastiques dans l’herbe. Des stands café, thé jus de fruits, bagel, Dannon yoggourt sont offerts. 9h15, je tombe par hasard sur eux. Nous allons voir l’aire de départ des professionnels hommes. Pas encore de vedettes en vue ! Je dois maintenant retourner sur mon aire. A partir de 9h40, les coureurs sont invités à se placer sur leur ligne de départ. Je m’échauffe et fais quelques étirements. 9H45, je me dirige vers mon enclos (corral)…..
« MAGIC MARATHON » Il est 9h45, dans le Ford Wadsworth à Staten Island, un speaker nous demande de nous diriger dans nos « coralls » (meuh ?), de départ. Mon dossard porte le numéro 39948 et je suis en zone orange avec d’autres filles. On avance lentement, on se déshabille, on balance nos vieux habits sur les côtés. Nous nous retrouvons au début du Verrazano Narrow Bridge. Le discours du maire de New York suivi de l’hymne national américain nous électrise. La pression monte. Sur un écran géant, le speaker nous présente les champions :
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Marilson Gomes Dos Santos du Brésil (qui finira 1er en 02 : 09 : 58),
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Stephen Kiogora du Kenya (2ème en 02 : 10 : 06),
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Paul Tergat du Kenya (3ème en 02 : 10 : 10). Pour info, Lance Armstrong finira en 02 : 59 : 36. Sans oublier les filles :
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Jelena Prokopcuka (qui finira 1ère en 02 : 25 : 05),
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Tatiana Hladyr d’Ukraine (2ème en 02 : 26 : 05). Il y a également quelques autres célébrités sportives : Stéphane Diagana, Richard Dacoury et Yannick Noah. Ça hurle et ça danse sur « New York, New York » de Franck Sinatra. 10H10, le coup de canon part et c’est le départ pour + de 38 000 coureurs !! On piétine… Le bruit strident des puces enregistrées approche. Le tapis est devant nous ainsi que ce magnifique pont Verrazano de 3.2 Kms environ. On démarre… Au milieu du pont, le sol tremble un peu. Sur ma droite, des vestes, tee-shirts, gants trainent… A la sortie du pont, je décide comme de nombreuses autres filles de faire ma pause pipi, après c’est quasiment impossible tant le public est présent sur tout le parcours.
BROOKLYN A l’entrée de Brooklyn, j’aperçois une femme noire avec une pancarte « Welcome to Brooklyn » c’est exactement comme l’on me l’avait dit : je suis portée par la foule qui hurle, des panneaux à la main… Euphorique, je pars trop vite. « Ralenti Corinne, tu en as pour 5h » me rappelle mon subconscient. Je passe devant des orchestres, des chorales. Je regarde partout. Les gens sont à leurs fenêtres, ils vocifèrent et encouragent tout le monde comme si chaque participant était un champion du monde, des gamins nous tendent la main sur le bord des trottoirs. Je tape dans certaines d’entre elles. Je donne en passant mon écharpe et mes gants à une petite fille « it’s for your ». Nos tenues de course T. Cook tricolores suscitent les « alley la Fwance ! ». Mon prénom (rajouté sur le dossard) est cité régulièrement « Go Corinne ! ». La traversée de tous les quartiers de Brooklyn est renversante. Dans le quartier de Williamsburg, des juifs nous regardent en silence. Ça impressionne drôlement de les voir dans leur tenue la kippa sur la tête. Nous quittons Brooklyn par greenpoint, quartier des polonais. Je repère un restaurant polonais et demande à quelqu’un de me prendre en photo. Bye, bye Brooklyn, bonjour le Queens. QUEENS L’arrivée dans le Queens se fait par le 2ème pont : Pulaski Bridge. 13,1 miles, c’est le semi-marathon ! Surprise d’arriver sans problèmes à cette moitié de parcours, je prends la photo sous le chrono « 2h20 ». Je sais que le 2ème semi est plus dur, avec plus de montées et faux plats, je cours relativement doucement et ça me rassure. Un peu plus loin se profile devant moi ce fameux monstre en ferraille qui n’est que le Queensboro bridge. Ce pont métallique d’environ 1,5 miles relie le Queens à Manhattan. Il est très dur, il monte doucement et il n’y a plus de spectateurs pour me soutenir. J’ai froid, un courant d’air est présent. Il n’y a plus d’ambiance et des coureurs marchent. Dans ma tête, je me dis « ne t’arrête pas Corinne, sinon t’es foutu » pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque. Je double un aveugle avec son guide et oublie mes douleurs. Il me donne du punch ce gars là ! Un virage dans la descente et j’arrive à l’apothéose de ma course. En effet, nous nous dirigeons vers le Nord par la 1ère avenue et dans cette avenue il y a des milliers (je n’exagère pas) de spectateurs ! (Pour info, il y a eu 2 millions de spectateurs sur l’ensemble de la course). J’immortalise ce moment par 2 photos tellement c’est joli ce ruban de coureurs sur cette avenue. Les gens n’hésitent pas à vous tendre des sucettes, des chocolats (que j’ai pris) des quartiers d’orange… Je vois des pancartes avec la photo de gens qui courent « its for your dady » « run for your son, mumy » etc. c’est incroyable ! J’arrive à un ravitaillement d’eau (et de gatorade mais je n’y touche pas) et lève encore une fois mon verre en citant le prénom de quelqu’un que je connais (« c’est pour toi…. ») tout le monde y passe, mes collègues du club ESH Hagondange, ma famille etc. Plus loin, arrive notre seul ravitaillement solide, nous sommes au 30ème kms. C’est LE MUR ! Il y a un ravitaillement en « Power Ball », un gel énergétique que je n’ai jamais goûté. J’essaie, suivi d’un verre d’eau et attends de voir si je le vomis. Ça passe, alors allons maintenant dans le Bronx. LE BRONX A 32 Kms, nous arrivons au Willis Av. Bridge, nouveau pont (il y en aura 5 en tout). Un tapis en mousse est mis pour protéger nos pieds, c’est l’entrée dans le Bronx. Dans le Bronx, le décor change un peu, c’est plus vétuste mais les gens sont toujours là. Notre course se passe dans la 138ème rue. Sur ma droite, le long du trottoir, 3 jeunes, des crèmes à la main nous font signe si l’on veut s’arrêter. Je n’hésite pas, j’ai les jambes en béton. Il me masse énergétiquement et moi machinalement lui dit « I love you, it’s a dream » je l’embrasse sur les joues, une tape sur mon épaule de sa part et me revoilà repartie, gaillardie. Nous nous dirigeons à nouveau vers Manhattan, en passant sur le Pont de Madison Avenue. Après cela, direction le sud par la 5ème avenue. J’entame bravement cette avenue quand j’aperçois des meneurs d’allure. Il s’agit de 3 filles dont l’une a accroché derrière son dos les ballons de couleur orange de ma zone. Je me rapproche et je lis « je termine en 4h30 » sur leur dossard. Ok, je décide de rester avec ce groupe. Le rythme est plus soutenu mais j’en ai besoin. Nous courrons plusieurs Kms ensemble quand j’entends sur ma droite une cloche tintée. Des sœurs noires, sur le parvis de leur église frappent dans leur main etc.… Il me faut cette photo, je dois m’arrêter, ce que je fais d’ailleurs. J’ai perdu mes lièvres mais ce n’est pas grave. Profiter de ce marathon à fond c’est ce que je veux, le temps on verra à l’arrivée ! CENTRAL PARKNous entrons dans Central Park, au niveau de la 90ème rue (38,6 Kms dans les pattes). Et, franchement, cette fin de course, qu’elle fut longue ! J’étais crevée et voilà qu’on attaquait des rues à ne plus en finir et qui montaient légèrement. Personnellement, ça fut le plus difficile moment du parcours. J’ai marché plusieurs fois. J’avais l’impression de ne pas avancer pourtant j’avançais mais lentement. Je doublais de nombreux coureurs qui marchaient, mon moral en prenait un coup et finalement je marchais. Je savais que j’étais encore loin de la fin dans Central Park. Des américains m’encourageaient.. Je leur souriais mais mes jambes ne voulaient plus reprendre. On insistait sur les trottoirs, mon prénom était hurlé ainsi qu’une distance à parcourir, je n’ai pas compris combien il me restait de miles mais ça devait valoir le coup alors péniblement j’ai redémarré. C’était horrible mais il fallait que j’y arrive. Lors de notre visite en bus mercredi dans New York, je me rappelais que nous étions passés par-là et que nous étions proches de Central Park. Quelques km laborieux et me voilà maintenant dans un autre décor : des arbres, une descente dans un parc magnifique. J’entrais à nouveau dans Central Park pour la dernière ligne droite.
Je cherche toujours Phil et Nicolas parmi le public. Tiens les photographes, n’oublie pas les conseils d’un ancien marathonien : « si tu le peux encore, lève ta tête et tes bras pour l’unique photo, décale-toi des autres coureurs et surtout ne cache pas ton numéro de dossard » je me redresse et souri (eh oui, j’y arrive encore !). Pas très loin, c’est l’arrivée… Au niveau de la West 67ème Street J’entends la foule applaudir sur les gradins. J’y suis presque.. Nous sommes à la Tavern On The Green !! Je pose mes pieds sur le tapis final pour enregistrer ma « champion chip » et c’est fini ! 4H38M51S ! “I JUST DO IT !” THE FINISH
Une haie de bénévoles me « congratule» et un volontaire me remet une médaille autour du cou (c’est c.. mais ça réconforte !) J’ai fini !!! « FINISHER » Je réalise doucement que mon rêve est achevé mais qu’il est surtout réalisé. 50 m. plus loin, un autre bénévole m’a recouverte d’une couverture de survie, un autre me l’a scotché. On avance encore et un autre volontaire m’indique ou récupérer mes affaires (camion UPS numéroté). Je fais la grimace quand il faut lever ma jambe de 50 cm pour enlever ma puce électronique, ça promet pour les jours à venir… Péniblement, je continue de marcher dans les allées pour retrouver mon camion de consigne. Après vérification de mon numéro de dossard, je récupère mes affaires propres ainsi qu’un sachet contenant une barre à base de céréales, une bouteille d’eau, une pomme et surtout un cachet de Tylenol 8 hour (paracétamol américain). FAMILY REUNION AREA
Après la course, je me dirige vers ma zone de rassemblement. Un panneau de la couleur de mon dossard et des panneaux de A à Z sont installés. A la lettre « G » pas de petite famille. J’ai les boules.. Je suis ko, j’avais envie de leur montrer ma médaille, j’ai envie de rentrer à l’hôtel !
J’attends un peu, je marche. J’ai froid…Ils sont peut être à l’hôtel, je vais prendre le métro. Il est gratuit en présentant mon dossard. Il faut encore marcher… C’est bon pour ma récupération… mais pas pour mon moral… Dans la station de métro, je suis avec des allemands. Ils vont dans la même direction. Mais il y a beaucoup de monde, j’ai chaud et voilà que je me sens mal. (hypoglycémie ?) Je descends rapidement à la prochaine station, m’installe sur un banc, le moral dans les baskets. Je mange un peu, bois ma Vichy St Yorre et monte dans le prochain subway. A Penn station, c’est l’horreur ! Des marches d’escaliers ! Un après l’autre, sur le côté, agrippée à la rampe, je monte. Je croise des regards compatissants de New Yorkais. J’y arriverai… Une fois dans ma chambre, nouvelle déception : Philippe et Nicolas ne sont pas là ! Tant pis, je me précipite dans mon bain et attends sagement leur retour… CONCLUSION : « Pendant 1 an, j’ai préparé ce marathon : un programme sur 8 semaines de préparation avec 3 sorties hebdomadaires accroché sur la porte de mon frigo, des magazines épluchés et surlignés sur ce sujet, une alimentation surveillée le dernier mois (alcool supprimé (eh oui, fini les apéros), pâtes à volonté…) le forum Thomas cook en permanence parcouru presque tous les soirs sur mon ordinateur. Finalement, pensant le finir en 5h, je constate que mes 2 arrêts massages, mes 2 arrêts pipi, mes arrêts à tous les ravitaillements et mes arrêts photos (une vingtaine environ) m’ont été bénéfiques. Merci à mon mari, Phil qui au départ, n’y croyait pas trop et par la suite m’a soutenu et à garder notre boud’chou Léo pendant mes sorties longues, Merci à Nicolas pour avoir été mon 1er fan et être fier de sa maman, Merci à mes parents, à ma famille (Tante, marraine, pépé et mémé…) qui m’ont aidé financièrement et moralement, Merci à ma sœur Sabine et son mari Dominique, à mes voisins Jack et Isa, à mes parents Papy Léon et Mamy Marie-jeanne d’avoir gardé notre petit bonhomme de 2 ans pendant 12 jours, Merci pour les SMS, coup de téléphone à New York de mes amis,
Merci aux conseils d’anciens marathoniens (Pierre de Grenoble, Pierre Clément, Jean Marc et le collègue de ma marraine qui a bien voulu m’accorder de son temps pendant ses heures de travail !!) Merci à Pascale et à Guy, mes amis de Paris de nous avoir emmenés et récupéré à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle, d’être restés serein face à nos péripéties (retard d’avion et immobilisation pendant 6h à Londres au retour, batterie déchargée de notre voiture dans leur garage au bout de 10 jours..) Et enfin Thanks à ceux qui ont bien voulu me lire jusqu’à la fin » Corinne “ I DON’T FORGET YOU !” |